Vicaire épiscopal en charge de la formation permanente des prêtres, Curé de la paroisse de Louveciennes, le père Mathieu de Raimond relit sa vocation au sacerdoce
Ainé d’une famille de 5 enfants, catholique pratiquante depuis la conversion de mes parents dans mon enfance, je suis arrivé au Chesnay à 15 ans et me suis retrouvé à Saint Jean de Béthune alors que je traverse un vrai temps de crise d’adolescence se cristallisant sur la foi !
Je fuis la prière en famille, arrête un temps d’aller à la messe … et j’enlève tout signe religieux de ma chambre sauf une petite image de Ste Thérèse de Lisieux qui veille au grain je pense. Dans la crise tout va mal et on décide de me faire redoubler ma troisième : le Seigneur s’en servira bientôt !
C’est ainsi que je me retrouve délégué de classe avec un jeune plus sérieux que moi, Olivier, avec lequel je vais rentrer en amitié assez rapidement. Cet ami se révèle avoir une foi profonde et nos échanges m’impressionnent pas mal sans me retourner encore… mais un soir, Olivier me confie qu’il arrête de dire le chapelet tous les jours pour passer au rosaire !!! « Le monde a besoin de prière ! »….
le Seigneur a utilisé cette confidence pour me mettre à terre et me faire ressentir le vide intérieur que j’avais laissé s’introduire en mon cœur. Je félicite cet ami et enfourche mon vélo pour me rendre à Notre Dame de Versailles dans la petite chapelle du Saint Sacrement… je me mets à genoux et Lui demande de revenir à Lui et de me dire quelque chose. Et là, rien ne se passe comme d’habitude !!! Sauf qu’une dizaine de minutes après, la cloche sonne et un vieux prêtre entre pour dire la messe de semaine… je reste à cette messe durant laquelle, au moment de la consécration, je ressens Sa Présence et Son Amour de manière toute intérieure mais intense. Je fonce communier le premier et reviens à ma place à genoux et Lui promets de revenir tous les jours à cette source qui se révèlera inépuisable.
C’est ainsi qu’une amitié profonde et apaisante se met en place sans que j’imagine pourtant qu’elle me mènera à Lui donner ma vie un jour.
Je demande assez rapidement à un prêtre de m’accompagner spirituellement et trouve ainsi non seulement une écoute structurante de mon chemin, mais aussi un vis-à-vis qui va me permettre de discerner ce qui relève de mon sentiment et ce qui peut être accueilli comme petit signe du Seigneur qui nous conduit là où il veut !
C’est au début de la terminale que je demande à ce prêtre de parler précisément de la vocation sacerdotale qui devient la question de ma vie et de son orientation décisive. Grâce à cet accompagnement et à la retraite de Saint Ignace proposée à Noël par le service des vocations, j’aboutis dans ce discernement avec la phrase qui résonne en mon cœur : « Si tu deviens prêtre, Je te rendrai heureux »… et c’est ce qu’Il réalise depuis presque 20 ans !
Merci Seigneur !
extrait du feuillet de prière pour les vocations du diocèse de Versailles juillet 2019