Neuf ans de sacerdoce heureux et une tranquillité confiante. C’est ce qui émane du P. Arnaud Mougin, qui prend la charge de la paroisse Ste-Rosalie (Paris 13e) à la rentrée 2021. Une première mission de curé pour ce prêtre de 47 ans.
« Neuf ans après ton ordination, est-ce que c’est comme tu l’imaginais ? », lui a récemment demandé un « confrère ».
« Non, a répondu le P. Arnaud Mougin sans sourciller. C’est bien mieux ! J’ai reçu beaucoup de joie, largement au-delà de ce que j’imaginais, détaille-t-il, du haut de sa stature à l’allure tranquille. Témoin de l’intime des joies, des chemins, des épreuves des gens. » Cette présence, comme prêtre, auprès de « ceux qui souffrent » ou qui sont en demande, il la vit comme « témoin du Christ et de la présence de l’Église auprès de tous ». « En visitant des malades ou des familles, qui, par exemple, ont “trinqué” pendant la crise sanitaire, on se rend compte que notre ministère nous dépasse : ce n’est pas ma petite personne qui vient, mais le prêtre ordonné pour le Christ. »
Ordonné pour le diocèse de Paris en 2012, le prêtre est aussi membre de la Société Jean-Marie Vianney. Il prendra sa première charge de curé à Ste-Rosalie (13e) à la rentrée 2021, après avoir été vicaire à St-Ferdinand-des-Ternes (17e) puis, ces quatre dernières années, à St-Augustin (8e). Également aumônier national du mouvement des Scouts unitaires de France pour la branche des jeannettes, durant trois ans, le Père Mougin, « qui a baigné dans le scoutisme » depuis son enfance, a aimé être au contact des jeunes. Comme lorsqu’il était en charge du catéchisme, de l’aumônerie, ou de la messe des familles… « J’apprécie le côté “simplicité” et “exigence” de la jeunesse, confie-t-il. On ne peut pas se cacher lorsqu’ils posent des questions. Ils ont besoin de réponses claires. » Sa première mission de curé ? « C’est à la fois enthousiasmant et impressionnant, lâche-t-il. Un mélange de joie de voir se déployer son sacerdoce et de conscience de la responsabilité de la charge. »
Avec une vision du sacerdoce résolument tournée vers la communauté. « J’aime bien l’image du pape François, disant qu’un pasteur doit être imprégné de l’odeur de ses brebis, explique-t-il. Je m’en suis davantage rendu compte durant la crise : l’enjeu du sacerdoce n’est pas tant d’organiser mille activités que de savoir être présent et accessible à tous, sans se cantonner à des horaires de permanence. » L’ancien ingénieur, entré au Séminaire à 32 ans, a aussi apprécié travailler avec les prêtres et le conseil pastoral de St-Augustin, sur les talents de la paroisse et des paroissiens, dans le cadre du parcours Talenthéo. « C’est précieux de s’appuyer sur les compétences de la société civile, constate-t-il. De réfléchir à l’ADN de la communauté et de faire en fonction, sans partir dans toutes les directions. » Et de le vivre de manière familiale. « J’aime l’idée que la paroisse soit un lieu de vie, en plus du lieu de la messe et de la prière, ajoute-t-il. Que des parents puissent passer boire une bière, que les enfants viennent lire ou jouer… Que l’on vienne à la paroisse comme on rentre à la maison ; y compris si on est éloigné de l’Église. » Il conclut : « Mais l’essentiel de ma vie de prêtre est de fonctionner avec Dieu, en privilégiant l’oraison sur “l’activisme”. C’est le Bon Dieu qui gère et je le laisse travailler. »
extrait de Paris Notre-Dame 10/06/2021