Arnaud et Nadine Tchoumba : Foyer d’accueil, une présence chrétienne

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Depuis le concile Vatican II, les laïcs peuvent, au nom de l’Église, se voir confier une mission ecclésiale pour un temps donné, en fonction de leurs charismes. La mission de foyer d’accueil existe dans le diocèse de Nanterre depuis 1987. Chaque année, une dizaine de couples sont appelés par l’évêque pour devenir foyer d’accueil dans des presbytères, aumôneries de l’Enseignement Public ou maison d’Église, pour une durée de 3 à 5 ans. Rencontre avec Arnaud et Nadine Tchoumba, en mission à la paroisse dite « populaire » du Sacré-Cœur de Colombes.

Quelle est la mission des foyers d’accueil ?

Arnaud : Il y a deux ans on ne connaissait pas l’existence de ces foyers. Notre mission est récente et, telle que nous l’avons comprise, il s’agit d’aider le curé, d’être partie prenante dans la vie de la paroisse et d’accueillir les paroissiens. Par notre simple présence, nous sommes appelés à témoigner d’une vie de chrétien en famille.

Comment et à quel moment avez-vous entendu cet appel ?

Nadine : Dans la famille, nous sommes attachés à la spiritualité et nous étions déjà engagés dans une communauté chrétienne.

Arnaud : Le couple Madozein, avec qui j’étais dans le groupe de lecteurs à la paroisse Saint-Stanislas-des-Blagis à Fontenay-aux-Roses, appelé un an plus tôt et installé à Montrouge en aumônerie, nous a parlé de la mission. Nadine et moi, nous avons discuté de cette mission et par la suite nous avons rencontré Claire Duranquet, et plus tard Véronique Goubert, déléguée diocésaine pour les LME. L’entretien a duré plus de deux heures et à c’est à son issue que nous avons compris que c’était notre appel.

Pourquoi y avez-vous répondu favorablement ?

Nadine : Après ce rendez-vous, nous avons regardé des vidéos de foyers d’accueil sur YouTube et nous en avons parlé tout de suite aux enfants pour leur expliquer qu’il s’agissait de nous mettre au service. Il fallait déménager, changer d’école et d’amis… Bref le discernement s’est vraiment fait en famille tous ensemble.

Arnaud : Si les enfants n’avaient pas été d’accord, nous ne serions pas allés plus loin dans notre cheminement.

Comment définissez-vous votre couple ?

Arnaud : Nous nous connaissons depuis 2007 et nous sommes complémentaires ; Nadine devine tout de moi. On dialogue beaucoup, on s’écoute aussi…

Nadine : Lui, c’est le roc de la famille !

Servir à deux fait-il partie depuis le départ de l’ADN de votre couple ? Avez-vous suivi un chemin de formation particulier ?

Arnaud : Pour l’instant nous n’avons pas spécialement suivi de parcours en couple car nos enfants sont encore jeunes mais plus tard, cela fait partie de nos projets. Cependant le service et l’écoute font vraiment partie de l’ADN de Nadine : elle arrive à se rendre disponible pour ceux qui sont dans le besoin. Sa famille a été une bonne école dans ce sens…

Quelle est la place de vos enfants dans votre mission d’Église ?

Nadine : Les quatre grands sont servants de messe. Au même titre que nous, ils se sentent serviteurs du Christ.

Arnaud : La transmission est une grande joie pour moi, car j’ai été enfant de chœur à leur âge au Cameroun. Mes parents savaient toujours où me trouver ; je traînais toujours à la paroisse, d’ailleurs je voulais être prêtre… (rire).

Avez-vous pu observer le fruit de votre engagement auprès de votre famille, vos amis et les paroissiens ?

Arnaud : Au sein de nos familles c’est une grande fierté ! À la messe d’envoi présidée par Mgr Rougé, tout le monde était là : famille et amis !

Quel lien avec le curé de votre paroisse ?

Nadine : Nous sommes arrivés en même temps que le nouveau curé, le Père Juan Garriga Gonzalez, le 1er septembre 2019. Celui qui nous a introduits à la connaissance de la paroisse a été le P. Olivier Joncour, qui était curé de Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Colombes et, en même temps, administrateur paroissial ici. Un lien d’amitié s’est créé très vite, lorsque le Père Juan est venu chez nous pour faire connaissance. Les enfants ont joué de leurs instruments de musique en son honneur.

Comment se positionner avec justesse vis-à-vis du curé ?

Arnaud : Nous collaborons depuis le début avec un homme extraordinaire qui nous a mis à l’aise. Aujourd’hui nous formons avec lui une équipe qui nous permet de surmonter les obstacles. Nous connaissons notre place et nos fonctions. Le Père Juan s’intéresse à notre famille et à l’éducation des enfants. Il trouve en nous un soutien fort, sans faille, dans le travail pastoral. Nous sommes comme une famille pour lui.

Quelle présence chrétienne proposez-vous dans votre quartier ?

Arnaud : Nadine fait beaucoup de choses. Par exemple, elle s’occupe de la catéchèse d’un groupe de CM 1, de la prière des mamans le mercredi matin, elle prête main forte à l’éveil à la foi, elle aide à la sacristie, elle prend du temps pour l’accueil et l’écoute…

Nadine : Lorsque les personnes arrivent seules à la messe, Arnaud vient les accueillir et les place dans l’église pour qu’elles ne restent pas isolées ; il s’occupe aussi des servants de messe et il veut monter un groupe de lecteurs. Il fait partie de l’équipe d’animation pastorale et de l’équipe d’animation liturgique.

Quels avantages à vivre dans ce lieu ? Quelles difficultés ?

Arnaud : Nous avons la chance que nos enfants grandissent dans la foi de l’Eglise. Ils sont rassurés maintenant et n’ont plus peur de dire qu’ils sont catholiques. Au début, notre fils était un peu mal à l’aise avec l’idée de dire à ses amis qu’il habitait derrière l’église. Maintenant, tous sont heureux et joyeux d’habiter dans un presbytère.

Recevez-vous un accompagnement spécifique et régulier, notamment pour relire les difficultés ?

Nadine : Le diocèse met à disposition un couple accompagnateur, Guillaume et Nathalie Boulan, pour nous aider si on a besoin. Il y a aussi la Maison de la Parole à Meudon avec une sœur qui peut nous recevoir et nous écouter.

Cette mission est certainement très exigeante : comment vous ressourcez-vous ? Quelle est la place de la prière dans votre foyer ?

Nadine : Je vais dans l’église pour vivre mon silence intérieur. Je fais aussi de la méditation avec les enfants et j’aime lire la Bible. J’écoute aussi de la musique classique. Arnaud fait du jogging avec les enfants en courant autour de l’église. Nous prions tous en famille tous les jours. Nous aimons particulièrement le psaume 27.

Comment concilier mission d’Église et travail ?

Arnaud : Il faut accepter d’être dérangé, ça fait partie de la mission. Avec mon métier c’est possible puisque j’arrive à gérer mon planning. Je suis chef d’équipe en sécurité incendie et je travaille quelque fois les dimanches. Dans ce cas, c’est Nadine qui me remplace pour aider à l’accueil pendant la messe.

Y a-t-il des tutorats pour aider les nouveaux foyers d’accueil dans leur mission ?

Nadine : Il n’y a pas de tutorats mais une formation au sein du diocèse qui se renouvelle tous les ans avec des mises en situation très pratiques. Sinon c’est le couple accompagnateur qui est notre référent.

Comment rendez-vous compte de votre mission au diocèse ?

Arnaud : On a des dîners de partage en groupes et des réunions avec Mgr Rougé. En fin d’année il y a des rapports bilans à remplir par le curé et les foyers.

En quoi cette expérience a-t-elle d’ores et déjà transformé chacun de vous, chacun de vos enfants, votre couple ?

Arnaud : Il y aura un avant et un après ! Spirituellement on grandit tous les jours, on avance en paix et simplicité.

Nadine : On dialogue davantage en famille, les enfants gagnent en assurance et tranquillité. On grandit dans l’amour de Dieu puisque nous habitons le presbytère.

Et quand cette mission se terminera, savez-vous d’ores et déjà quel chemin vous prendrez ?

Nadine : Nous sommes heureux de cette mission. On ne s’est pas projetés dans le futur. Je souhaiterais suivre ultérieurement une formation d’adjointe en pastorale.

Arnaud : Le Seigneur pourvoira à la suite mais notre engagement au sein de l’Eglise ne s’arrêtera pas là.

Que diriez-vous à un couple qui hésite à s’engager comme vous le faites ?

Nadine : Je dirais aux couples de se rapprocher du diocèse pour entrer dans le service du Christ. C’est un bonheur insoupçonné, une joie durable que nous partageons avec la communauté chrétienne, la famille et les amis.

Arnaud : Notre réponse est claire : foncez ! Vous recevrez plus que vous ne donnerez.

Interview réalisée par Sophie Mattei pour le magazine Vocations N°209

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