Que disent les Écritures sur l’appel ? Dieu ne cesse d’appeler l’homme depuis le premier « Où es-tu donc ? » (Gn 3, 9) adressé à Adam dans le jardin d’Éden. Comment l’homme entend-il cet appel et que répond-t-il ?
Les appels sont nombreux et variés.
Même les étoiles sont appelées à resplendir : « Les étoiles brillent, joyeuses, à leur poste de veille ; il les appelle, et elles répondent : “ Nous voici ! ” Elles brillent avec joie pour celui qui les a faites. » (Ba 3, 34-35). De manière plus précise, on trouve tout au long de la Bible des récits dits « de vocation ». Dans une situation déterminée, le Seigneur se manifeste par une parole ou parfois par un geste : l’offrande de Gédéon est brûlée par le feu du ciel (cf. Jg 6, 21) ; Isaïe est touché à la bouche (cf. Is 6,7) ; Ézéchiel reçoit un rouleau qu’il doit manger (cf. Ez 3, 1-3). Dans Les Psaumes, lieu privilégié de la prière, paraît clairement l’appel de Dieu : « Le Dieu des dieux, le Seigneur, parle et convoque la terre du soleil levant jusqu’au soleil couchant » (Ps 49, 1) ou encore : « Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai sauvé ; je répondais » (Ps 81, 8). Dans ces textes, l’homme entend que Dieu l’appelle dans la vie quotidienne, pris dans ses difficultés ou dans la simple disponibilité du coeur, pour lui manifester sa volonté et son amour et, par là-même, sa vocation. « Tu as ouvert mes oreilles… alors j’ai dit, voici je viens » (Ps 39, 7.8)
La réponse à l’appel
Il arrive que l’appelé refuse. Dans l’Écriture, ces passages ne sont ni supprimés ni édulcorés. Le jeune homme riche quitte Jésus avec tristesse (cf. Mc 10, 22). Jonas fuit au plus loin pour ne pas aller prêcher aux Ninivites (cf. Jon 1, 3). Le roi Achaz ne veut pas demander un signe au Seigneur, de peur de se sentir engagé (cf. Is 7, 12). Mais la plupart des appels sont entendus. L’appelé objecte parfois son incapacité, sa pauvreté ou sa jeunesse. Alors Dieu rassure et lève la crainte, comme quand il dit à Moïse : « Je suis avec toi » (Ex 3, 12).
Marie est la figure parfaite de celle qui accepte l’appel de Dieu et exprime sa disponibilité devant l’ange Gabriel : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » (Lc 1, 38). Dans l’Épître aux Hébreux, saint Paul répond à l’appel de Dieu : « Me voici mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté » (He 10, 7).
Appelé pour quoi ?
Cette manifestation particulière de Dieu est généralement suivie d’un ordre de mission. L’appelé est envoyé vers des personnes qui lui sont désignées : le peuple (cf. Is 6,9), les rois et les princes (cf. Jr 1,18), Pharaon (cf. Ex 3, 10), les nations païennes (cf. Ac 9, 15), etc.
Les envoyés sont-ils capables de rendre compte de leur appel ? Dans l’Écriture, dire l’appel de Dieu fait partie de la Parole de Dieu. Par là, la personne élue prend conscience de ce que Dieu réalise dans son coeur. Le meilleur exemple est donné par l’apôtre Paul dont quatre récits au moins racontent l’appel qui a fait du persécuteur zélé un messager de la Bonne nouvelle (cf. Ac 9, 1-19 ; 22, 1-16 ; 26, 9-18 ; Ga 1, 13-17). Dans ses appels, Dieu permet aux hommes de participer à son dessein d’amour sur le monde : « Qui enverrai-je, qui sera notre messager ? », Le prophète répond : « Moi je serai ton messager, envoie-moi ! » (Is 6, 8).