Chers amis bonjour,
A partir du 5e dimanche de Carême, l’Eglise s’unit plus intimement à la Passion du Christ. Elle le fait en mettant son espérance dans la Résurrection, qui n’a jamais été absente de la méditation du Carême. Mais elle souhaite s’unir, dans la prière, à la Passion du Christ. Des signes marquent cette nouvelle étape, par exemple les hymnes spécifiques proposées pour la Liturgie des heures, ou encore le voilement des statues opéré parfois dans les églises.
Je vous propose, en cette fin de semaine, à la veille du dimanche des Rameaux et de la Passion, de contempler la Croix avec deux sujets de méditation.
Chacun peut d’abord se concentrer sur la part de souffrance qu’il porte ou a porté dans sa vie. Dans le quatrième chant du serviteur souffrant, que nous méditerons le Vendredi saint, Isaïe nous rappelle qu’« en fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié » (Is 53, 4). N’hésitons pas, dans notre prière, forts de la foi de l’Eglise qui professe que le Christ a porté sur la Croix la souffrance de toute femme et de tout homme, à lui confier ce qui est trop lourd pour nous. « Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur » (Is 53, 10).
Et chacun peut poursuivre la méditation en se rappelant aussi que sur la Croix, le Christ a pris notre péché, l’intégralité de notre péché. En écho à Isaïe qui, dans le même texte, proclame que « c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris » (Is 53, 5), l’Apôtre Pierre, dans un texte que nous avons prié tous les dimanches du Carême à l’office des vêpres, nous rappelle bien utilement que « Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris » (1 P 2, 24).
Méditons ces deux textes. Demandons la grâce d’identifier les lieux de notre péché. Regardons la Croix en demandant la grâce de désirer vraiment en être libérés. Et souvenons-nous que le Seigneur nous attend dans le sacrement du pardon pour confesser nos fautes. Le don de l’Esprit saint reçu au moment de l’absolution fortifiera notre résolution, affirmée dans l’acte de contrition, et nous aidera, morts à nos péchés, à vivre pour la justice.
Oui, dans la méditation, aujourd’hui, renouvelons notre confiance au Seigneur miséricordieux qui a donné sa vie pour nous, pour chacune et chacun de nous.