Retraite de carême de Mgr Emmanuel Tois
Qu’en s’adonnant à une prière plus fervente et à une charité plus active, fidèles aux sacrements qui les ont fait renaître, [tes fidèles] soient comblés de la grâce que tu réserves à tes enfants, Seigneur notre Dieu.
Chers amis bonjour,
Nous retrouvons aujourd’hui le texte de la première préface du Carême, dont nous avons médité le début lundi. Elle nous montre comment recevoir la grâce réservée aux enfants de Dieu : par une prière plus fervente, une charité plus active, la fidélité aux sacrements qui nous ont fait renaître.
Notre prière est-elle fervente ? Voilà une question importante à nous poser. Est-elle simple présence formelle, ou y mettons-nous toute la force de notre être : notre corps, qui participe à la prière, notre esprit, que traversent différents mouvements dont nous avons toujours à rechercher s’ils sont ou non suscités par Dieu, notre âme, le plus intime, le plus ultime aussi de notre être ? Notre prière est-elle accomplissement d’une formalité ou la tentative, chaque jour renouvelée, d’une rencontre avec Dieu ? Consiste-t-elle en un flot de paroles ou sait-elle se faire écoute de Celui qui, dans le silence, parle à notre cœur ?
Notre charité est-elle active, pour reprendre l’adjectif utilisé ? Est-elle un vœu pieux ou se traduit-elle par des actes ? Ces actes sont-ils là simplement pour satisfaire notre bonne conscience ou en faisons-nous une nécessité de chaque instant, manifestant un véritable amour du prochain ? Notre charité nous conduit-elle à rencontrer l’autre ou simplement à venir à son secours par une attitude condescendante ?
Sommes-nous enfin fidèles aux sacrements qui nous ont fait renaître ? Sommes-nous conscients de ce que le jour de notre baptême, Dieu nous a fait le don d’une vie nouvelle dans laquelle nous devons inscrire nos pas ? Cette vie nouvelle est promesse de l’éradication du mal et de la souffrance. Pour y prendre ma part, sommes-nous prêts, comme nos parents s’y sont engagés pour nous ou comme nous-mêmes, si nous avons été baptisés adultes, nous y sommes engagés, à progresser dans l’amour de Dieu et l’amour du prochain ?
Seigneur Jésus, toi qui nous sauves, permets, nous t’en prions, qu’en nous adonnant à une prière plus fervente et à une charité plus active, en étant fidèles aux sacrements qui nous ont fait renaître, nous soyons comblés de la grâce réservée aux enfants de Dieu.
Jean-Sébastien Bach, choral de Carême de l’Orgelbüchlein, BWV 620 : Christus, der uns selig macht, chant et orgue.