Chers amis bonjour,
Nous avons médité dimanche dernier l’évangile de la résurrection de Lazare. Dans un même mouvement Marthe, comme Marie peu après, dit au Seigneur et sa foi, et sa déception : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». Passons un moment, dans notre prière, à identifier et nous remémorer ces moments où nous sommes tentés de faire des reproches au Seigneur parce qu’il ne fait pas ce que pourtant, nous le savons par notre foi, il pourrait faire. Et puis comme il l’a fait pour Marthe, laissons-le nous dire ce qu’il va faire : « Ton frère ressuscitera ». Il est peut-être mort, je ne suis en effet pas venu à temps, mais il ressuscitera. Prenons dans notre prière cette posture humble, ouverte à autre chose que ce que nous avons demandé. Pour concevoir des perspectives autres que les nôtres, et peut-être lui laisser l’opportunité de nous enseigner sur ce qu’il compte faire de nos demandes.
Méditons ensuite les paroles inoüies du Christ à Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ». Je vous propose de méditer ces paroles pour elles-mêmes, car là est le cœur de notre foi chrétienne. Cette résurrection que nous allons fêter très bientôt est celle du Christ, mais est aussi la nôtre, celle de tout humain en lequel habite l’Esprit : « si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous », proclame saint Paul dans l’épître aux Romains, dont nous avons aussi médité un extrait dimanche (Rm 8, 8-11). Et n’oublions pas l’insistance que Jésus met à mobiliser Marthe sur ce cœur de la foi. Après lui avoir dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais », Jésus ajoute : « Crois-tu cela ? ». Cette question nous est posée, à nous aussi, qui avançons vers Pâques : « crois-tu cela ? ». Comme pour nous dire : « et toi, que crois-tu de cette résurrection ? Que change-t-elle à ta vie, que change-t-elle pour le monde ? »
Souvenons-nous enfin que si nous parlons, pour Lazare, de résurrection, Lazare, pourtant, est, si je puis dire, mort une seconde fois. Comme si ce miracle de Jésus était là pour renforcer notre foi, mais aussi pour nous aider à nous souvenir que sur cette terre, nous sommes encore en chemin. Si la Passion et la Résurrection du Christ fortifient notre foi dans la vie éternelle, la phase terrestre de notre vie n’est pas le tout de notre existence. Eternels, appelés à la vie éternelle, nous sommes connus et aimés de Dieu de toute éternité, avant même que quiconque soit en mesure de penser à nous, et destinés au terme de la vie sur la terre à vivre dans le Royaume, là où « il n’y a plus ni larme, ni douleur », comme le proclame la liturgie des défunts, destinés à voir Dieu pour lui être semblables, débarrassés du mal et de la souffrance.
Que le Seigneur fortifie notre foi en la Résurrection !