Dimanche 9 mars, premier dimanche de Carême : ma démarche jubilaire

Pèlerins d’espérance, convertissons-nous !

Seigneur, Esprit saint, donne-moi la joie, donne-moi la joie d’être en Carême. La joie de faire l’aumône, l’aumône de mon argent, l’aumône de mon temps, l’aumône d’un peu plus de générosité. Donne-moi la joie d’être généreux avec toi aussi, en consacrant chaque jour du temps à la prière, du temps avec toi, pour te parler mais aussi pour t’écouter, dans le secret, dans le silence de mon cœur. Oui, donne-moi la joie de retrouver le chemin de la prière. Donne-moi enfin la joie de la sobriété, la joie de me priver ; non pas pour me faire mal, mais pour découvrir qu’il y a en moi beaucoup plus, beaucoup mieux que des besoins mécaniques, compulsifs, addictifs parfois ; donne-moi la joie de creuser en moi de la place, une place qui me rende libre.

Seigneur, Esprit saint, que ta présence en moi porte un fruit de joie !

Chers amis,

Je vous ai proposé mercredi de demander chaque jour la joie à l’Esprit saint. Faites-le vraiment chaque jour. Chacun des dimanches de Carême, comme aujourd’hui, je commencerai mon bref enseignement par cette prière. Vous pouvez vous en servir, mais pas seulement le dimanche, vous en servir chaque jour. Ou, mieux, en écrire une qui vienne de votre cœur, votre prière personnelle pour ce temps du Carême, demander la joie à votre manière.

Je vous ai aussi proposé d’entrer en Carême en fixant dès le début le jour et le lieu d’une démarche jubilaire. Peut-être certains parmi vous se sont-ils rendus ou se rendront-ils à Rome. D’autres ne pourront le faire. C’est la raison pour laquelle les diocèses proposent aux fidèles de faire l’expérience vivante de l’amour de Dieu qui suscite dans le cœur l’espérance certaine du salut dans le Christ, en se rendant dans une église jubilaire dans laquelle l’indulgence plénière sera concédée. On peut la demander pour soi ou pour une autre personne.

L’Eglise nous enseigne que pour obtenir l’indulgence plénière, il est nécessaire de remplir les conditions suivantes : accomplir l’œuvre à laquelle est attachée l’indulgence (il s’agit là de faire le pèlerinage en un lieu désigné comme jubilaire) et, dans les sept jours suivants, recevoir le pardon par la confession sacramentelle, recevoir la communion eucharistique et prier aux intentions du Pape.

Que la notion d’indulgence elle-même, et les caricatures ou dévoiements qui l’ont parfois entourée, ne nous détournent pas de l’essentiel ! Comme il l’avait fait à l’occasion du Jubilé extraordinaire de la miséricorde en 2015, lorsqu’il rappelait que la miséricorde du Père est la source de l’indulgence, le Pape François insiste sur le fait que le don de l’Indulgence « permet de découvrir à quel point la miséricorde de Dieu est illimitée. Ce n’est pas un hasard si, dans l’Antiquité, le terme « miséricorde » était interchangeable avec le terme « indulgence », précisément parce que celui-ci entend exprimer la plénitude du pardon de Dieu, qui ne connaît pas de limites » (Spes non confundit, 23).

On comprend ainsi combien le sacrement de réconciliation et de pénitence est une condition naturelle de l’indulgence. La perspective qu’ouvre cette dernière invite, comme c’est déjà le cas des confessions reçues tout au long de l’année, à aborder ce sacrement dans la joie de celui qui sait que la grâce sacramentelle va le fortifier sur les terrains et sujets de sa propre vulnérabilité. Exposer au Seigneur les lieux de sa faiblesse, parfois de sa lâcheté bref, de son péché, c’est espérer recevoir de Lui la force de s’en détacher et de grandir.

Cette grâce se prolonge dans la communion eucharistique qui, reçue régulièrement, est source de la vie que seul le Christ nous donne : « Seigneur, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ! », disait Pierre à Jésus lorsque celui-ci demandait à ses disciples s’ils voulaient, eux aussi, partir (Jn 6, 68).

La démarche, enfin, prend tout son sens dans la pleine communion avec le successeur de Pierre, aux intentions duquel nous sommes invités à prier. Il y a comme une heureuse inclusion à entrer en confiance dans une démarche d’indulgence proposée par le Pape et à la vivre en priant en communion avec Lui. Au cours de ce mois de mars le pape François propose aux catholiques de prier pour que les familles divisées puissent trouver dans le pardon la guérison de leurs blessures, en redécouvrant la richesse de l’autre, même au cœur des différences.

Nous comprenons bien qu’entrer dans la démarche jubilaire au début de ce Carême nous permet de retrouver un cœur pur, délesté de son poids de péché et des conséquences de ce péché, qui blessent nos vies

Je vous souhaite une belle détermination pour organiser votre démarche jubilaire et un bon déroulement de celle-ci.