Dimanche 30 mars, quatrième dimanche de Carême : jeûner pour être fort contre le péché

Pèlerins d’espérance, convertissons-nous !

Seigneur, Esprit saint, donne-moi la joie, donne-moi la joie d’être en Carême. La joie de faire l’aumône, l’aumône de mon argent, l’aumône de mon temps, l’aumône d’un peu plus de générosité. Donne-moi la joie d’être généreux avec toi aussi, en consacrant chaque jour du temps à la prière, du temps avec toi, pour te parler mais aussi pour t’écouter, dans le secret, dans le silence de mon cœur. Oui, donne-moi la joie de retrouver le chemin de la prière. Donne-moi enfin la joie de la sobriété, la joie de me priver ; non pas pour me faire mal, mais pour découvrir qu’il y a en moi beaucoup plus, beaucoup mieux que des besoins mécaniques, compulsifs, addictifs parfois ; donne-moi la joie de creuser en moi de la place, une place qui me rende libre.

Seigneur, Esprit saint, que ta présence en moi porte un fruit de joie !

Chers amis,

Plus que jamais en ce quatrième dimanche de Carême, le dimanche de Laetare, le Seigneur veut porter en nous un fruit de joie. Cette joie est réelle dans le cœur de plusieurs personnes qui, parmi vous, m’ont écrit ou m’ont dit ce qu’avait produit en elles un pèlerinage jubilaire.

Dimanche dernier, nous avons médité, et essayé de mettre en pratique l’invitation de Jésus à retrouver le chemin de la prière. Pour nous convertir, pour entrer, « les yeux fixés sur Jésus-Christ, dans le combat de Dieu », le Seigneur nous a également donné le conseil du jeûne. Le jeûne que nous essayons de vivre, redisons-le, c’est le jeûne du mal, le jeûne du péché, pour ressembler le plus possible à l’image de Dieu qui est en nous.

Il y en a, des gens qui se demandent à quoi cela sert, le jeûne ! Il y en a beaucoup aussi qui disent avec franchise leur incapacité à le vivre. Je ne parle pas bien sûr des personnes pour lesquelles le jeûne n’est pas recommandé, en raison d’un état de faiblesse ou de la maladie. On sait aussi que l’âge avançant, un jeûne excessif peut être dangereux. Mais quand cela est possible il est bon d’expérimenter à quel point le jeûne nous fortifie dans le combat spirituel, au point de nous conduire au jeûne du péché dont je parlais tout de suite. Le jeûne, au fond, est un moyen mis en œuvre au service de cette magnifique privation qui, elle, n’est pas un moyen mais est une fin : se priver du péché, jeûner du mal.

Bien compris, le jeûne ne s’entend pas que du jeûne de la nourriture, mais s’entend, comme le rappelait le pape François dans un message de Carême d’il y a quelques années, de tout progrès vers davantage de sobriété.

Si nous ne sommes pas convaincus, faisons confiance aux autres, qui eux-mêmes font confiance au conseil donné par Jésus lui-même. Tiens, faisons un peu comme ces personnes qui m’ont confié avec humilité qu’elles n’avaient pas envie de faire le pèlerinage vers une église jubilaire et qui en sont revenues comblées de joie. Faisons l’effort d’expérimenter la joie d’avoir jeûné, la joie d’avoir été renforcé dans notre liberté, la joie de ne pas être gouverné par nos avidités, nos désirs irrépressibles, notre faim, mais la joie de découvrir que celui qui gouverne notre vie, c’est nous-même, sous le regard et avec la grâce de Dieu. Le Christ le sait bien, et il veut nous aider à grandir : si nous sommes capables de résister à une pulsion d’assouvissement, nous serons plus forts pour lutter contre une pulsion de péché.