Dimanche 23 mars, troisième dimanche de Carême : Je m’enracine dans l’Intimité avec Dieu

Pèlerins d’espérance, convertissons-nous !

Seigneur, Esprit saint, donne-moi la joie, donne-moi la joie d’être en Carême. La joie de faire l’aumône, l’aumône de mon argent, l’aumône de mon temps, l’aumône d’un peu plus de générosité. Donne-moi la joie d’être généreux avec toi aussi, en consacrant chaque jour du temps à la prière, du temps avec toi, pour te parler mais aussi pour t’écouter, dans le secret, dans le silence de mon cœur. Oui, donne-moi la joie de retrouver le chemin de la prière. Donne-moi enfin la joie de la sobriété, la joie de me priver ; non pas pour me faire mal, mais pour découvrir qu’il y a en moi beaucoup plus, beaucoup mieux que des besoins mécaniques, compulsifs, addictifs parfois ; donne-moi la joie de creuser en moi de la place, une place qui me rende libre.

Seigneur, Esprit saint, que ta présence en moi porte un fruit de joie !

Chers amis,

Nous continuons à demander au Seigneur la joie d’être en Carême, c’est-à-dire la joie de chercher à nous convertir. La démarche de jubilé nous y aide. Et dans ce contexte, essayer de redonner sens à notre vie en suivant le bon sens de notre existence, de la mort vers la vie, en reflétant la belle lumière dont Dieu nous illumine, est toujours fécond.

Peut-être, toutefois, certains parmi nous se disent-ils qu’ils n’y arrivent pas. Je les invite, je nous invite, à continuer à demander en confiance la joie, à nous déterminer quand même à nous rendre dans une église jubilaire, à faire de notre cœur un miroir qui réfléchisse la lumière de Dieu.

Et puis, sans aucun doute, pouvons-nous revenir aux fondamentaux du Carême, entendus de la bouche même de Jésus dans l’Evangile du mercredi des Cendres : l’aumône, la prière et le jeûne. La conversion que nous essayons de vivre, c’est le jeûne du mal, le jeûne du péché, pour ressembler le plus possible à l’image de Dieu qui est en nous. Ces trois conseils nous aident à vivre cette ressemblance.

Réfléchissons aujourd’hui à la prière, pour en retrouver ou en fortifier le chemin. Rien de saint n’est possible sans elle. Or souvent en Carême, on s’ajoute tellement de choses qu’on ne trouve plus le temps de prier vraiment. Ou on cherche tellement à multiplier les bonnes actions qu’on se justifie ainsi devant Dieu de ne pouvoir lui donner du temps, à Lui. Et en fait, comme la prière sous-tend tout, on ne réussit finalement ni à prier, ni non plus à faire le bien.

Ecoutons les paroles de Jésus : « retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ». Cette pièce la plus retirée, c’est notre cœur, l’intime, le secret de nos vies. C’est là, dans l’humilité, dans la vérité de ce qu’est exactement notre vie vie que Dieu connaît et qu’il accueille, quelle qu’elle soit, qu’il nous faut vivre avec Dieu des temps de rencontre gratuits. Lui parler, mais aussi l’écouter, dans le silence, un silence qui ne soit pas seulement une absence de bruit extérieur, mais une paix et un calme intérieurs, recherchés sans relâche. Le moment et la durée de ce temps de prière gratuit varieront selon les vies des uns et des autres, bien sûr, mais voulez-vous qu’ensemble, chaque jour de ce Carême, nous nous retrouvions pour vivre un instant humble et gratuit avec Jésus, instant qui consistera à nous présenter devant lui là où nous en sommes ? A lui dire simplement : « Seigneur je suis là, ma vie aujourd’hui c’est cela », et à prendre le temps du silence pour l’entendre nous répondre et nous guider.