8e enseignement de l’Avent : Ô Emmanuel

JOYEUX NOËL

Chers amis bonjour,

« Ô Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations, viens, Seigneur, viens nous sauver ! ». 

Nous voici à la veille de Noël. Cette antienne assure la bascule de cette semaine de préparation vers les festivités de la Nativité. Jésus y est désigné du nom messianique par excellence : Emmanuel.

Le fils inattendu
C’est chez le prophète Isaïe que se trouve la prophétie de l’Emmanuel. Au temps où le royaume d’Israël est divisé en deux entre Juda au sud, avec pour capitale Jérusalem et Israël au Nord ayant Samarie pour capitale. Une coalition de rois, en connivence avec le roi d’Israël se met en guerre contre Juda au sud et encercle Jérusalem. Tous sont effrayés, « le cœur du roi et le cœur de son peuple furent secoués comme les arbres de la forêt sont secoués par le vent » (Is 7). Le prophète s’adresse alors au roi de Juda, Achaz, en l’exhortant énergiquement à s’appuyer sur le Seigneur : « si vous ne croyez pas, vous ne pourrez pas tenir ». Le Seigneur propose de donner un signe pour fortifier le cœur du roi mais celui-ci refuse alors Isaïe reprend : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous) » (Is 7).

Dieu-avec-nous
Cette prophétie se poursuit au-delà du fils d’Achaz dans la figure du Messie attendu. Le temps du Messie, c’est le temps de Dieu-avec-nous. L’œuvre du Messie c’est l’œuvre de Dieu au milieu de nous qui transforme nos vies de telle sorte que nous ne sommes plus laissés seuls face aux forces du mal et de la mort. C’est en lui désormais que se trouve notre force et notre espérance. Bien sûr, dans la Vierge Marie cette prophétie trouve un sens particulier. Aussi quand Joseph accueille chez lui Marie et l’enfant engendré en elle c’est à ce moment précis qu’elle prend toute sa mesure. En Jésus, Dieu est avec nous. Il prend chair dans notre humanité pour la relever, pour la guérir pour la sauver. Tout l’évangile de saint Matthieu est traversé des effets de cet accomplissement. Ainsi, au moment de la Résurrection, Jésus vainqueur de la mort apparaît à ses disciples et les envoie dans la force de l’Esprit Saint : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 19-20). Le temps de l’Église, le temps que nous vivons est le temps de l’Emmanuel, du Dieu-avec-nous. La fête de la Nativité nous donne la joie de nous le rappeler.

Maranatha, Viens Seigneur Jésus
Désormais, en Jésus, les prophéties sont accomplies. Le petit enfant de la crèche qui dans la puissance de sa Résurrection envoie ses disciples, se rend présent à nous à chaque Eucharistie. Il vient au milieu de nous pour nous unir à lui, pour transformer nos vies et nous donner la force qui vient de Dieu dans ce monde qui attend encore sa résolution définitive.

Avec cette dernière antienne, c’est aussi toute la force de l’espérance de l’Apocalypse qui résonne, attendant la venue définitive du Fils de Dieu au milieu de nous. « L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement. […] Et celui qui donne ce témoignage déclare : « Oui, je viens sans tarder. » – Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! » (Ap 22, 17-21)