7e enseignement de l’Avent : Ô Rex Gentium

Entrer dans l’Avent avec les grandes Antiennes « Ô »

Visiter l’ombre de la mort
L’antienne se poursuit en demandant l’illumination pour ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort. Dans la célébration du Triduum, c’est au Samedi Saint que se manifeste le sentiment que les ténèbres ont vaincu. Le corps du Sauveur est descendu au tombeau. En apparence, rien ne change. Les forces de l’injustice ont accompli leur ouvrage. De bien des manières, nous pouvons avoir l’impression que notre époque est rentrée dans une sorte de grand samedi saint. N’a-t-on jamais eu plus peur de notre avenir ? L’homme semble disparaître devant la machine, la spécificité sexuelle serait une manipulation de l’esprit, les peuples se déchirent et la guerre se déchaîne. La planète elle-même semble être en passe de disparaître. Tous ces maux écrasent de leur poids le devenir de chaque humain et nous avons le terrible sentiment de l’impuissance qui nous envahit. Pourtant dans ce monde en crise, c’est une attente qui se dévoile. Le Soleil levant, l’astre d’en haut vient nous visiter. Il est venu à Bethléem dans le foyer d’une étable. Il vient en chaque Eucharistie, dans l’humble condition de notre humanité blessée. Il reviendra dans la gloire pour réaliser toute justice.

Viens, Seigneur, viens nous sauver !
Le chant de ce soir, nous unit à l’espérance de Marie devant le corps humilié de son Fils. Toi qui viens habiter les ténèbres, l’ombre de la mort, viens. Viens, Seigneur au milieu de notre monde pour manifester ta puissance de vie. Viens, Seigneur, Viens nous sauver.

Pierre angulaire
L’antienne se poursuit en célébrant la pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur. Dans ses visions le prophète Isaïe voyait la puissance de Dieu établir dans Sion c’est-à-dire Jérusalem humiliée, une pierre, « pierre à toute épreuve, choisie pour être une pierre d’angle, une véritable pierre de fondement ». Et il ajoute « Celui qui croit ne s’inquiétera pas.» (Is 28, 16). Cette pierre de fondation, rejetée par les bâtisseurs et devenue pierre d’angle est l’image du Christ, rejeté par les hommes et élevé par Dieu. Jésus utilise souvent l’image dans les évangiles pour parler de son mystère pascal. Elle est reprise dans la prédication des apôtres après la Pentecôte et dans la première lettre de Pierre. Jésus est la pierre d’angle parce que c’est sur lui que repose l’édifice nouveau, le Temple nouveau du Seigneur annoncé par le prophète Ezéchiel et réalisé par Jésus. Il réunit en lui l’humanité restaurée. En lui, écrit saint Paul aux Galates, «il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 4, 28).

Formé de limon
A Noël, nous célébrons la venue du Christ, Roi de l’Univers et Roi des nations. Il est venu pour tous les hommes, Juifs et païens. Nous pouvons particulièrement porter cette semaine dans nos prières tous ceux qui n’ont pas le bonheur de le connaître explicitement. Il est aussi leur roi, il parle à leur cœur et pour eux aussi, il est venu prendre chair humaine.