Entrer dans l’Avent avec les grandes Antiennes « Ô »
Chers amis bonjour,
« Ô Clé de David, ô Sceptre d’Israël, tu ouvres, et nul ne fermera, tu fermes, et nul n’ouvrira : arrache les captifs aux ténèbres, viens, Seigneur, viens nous sauver !»
La Clé de David
Nous voici à quatre jours de Noël et nous appelons Jésus la Clé de David. Le titre renvoie à une fonction d’honneur dans le palais royal. Le prophète Isaïe rappelle la figure du mauvais serviteur Shebna qui se verra retirer tous ces titres, au profit d’un autre, Éliakim fils d’Helcias. Cet Éliakim, qui incarne ici une figure messianique, deviendra alors maître du palais à la place de son prédécesseur et recevra les insignes de sa fonction : « Je le revêtirai de ta tunique, je le ceindrai de ton écharpe, je lui remettrai tes pouvoirs : il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David : s’il ouvre, personne ne fermera ; s’il ferme, personne n’ouvrira. » (Is 22, 22). Ce pouvoir des clés, Jésus l’assume en sa personne. Ces actions sont définitives parce qu’elles ouvrent à la vie définitive. C’est ce que comprend saint Jean en rédigeant l’Apocalypse. Il écrit ainsi à l’ange de Philadelphie : « Ainsi parle le Saint, le Vrai, celui qui détient la clé de David, celui qui ouvre – et nul ne fermera –, celui qui ferme – et nul ne peut ouvrir. Je connais ta conduite ; voici que j’ai mis devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer, car, sans avoir beaucoup de puissance, tu as gardé ma parole et tu n’as pas renié mon nom. (Ap 3, 7-8). La puissance du Christ se déploie dans la fidélité. En recevant le pouvoir de lier et de délier, Pierre, les Apôtres et aujourd’hui leurs successeurs assument ici-bas la mission du Christ : ouvrir les portes de la vie éternelle.
Les ténèbres et l’ombre de la mort
L’antienne se poursuit par une demande de délivrance : « arrache les captifs aux ténèbres ». C’est en effet par miséricorde que Dieu délivre. En méditant sur la figure du Serviteur souffrant, le prophète Isaïe voit le serviteur de Dieu agir de la sorte : « tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres » (Is 42). Zacharie, le mari d’Élisabeth voit dans la venue du Messie, l’astre d’en haut la réalisation de cette prophétie. Jésus est la lumière qui vient chasser les ténèbres. En lui la puissance du mal perd son effet. Quand, la veille de sa Passion, il fut emmené, emprisonné dans le cachot du Sanhédrin, il réalisait déjà ce que son mystère Pascal accomplira. Le génie artistique oriental a su représenter cette réalité spirituelle dans l’icône de l’Anastasis. On y voit représenté Jésus au milieu, tout en blanc, traversant le ravin de la mort en marchant sur sa croix. Il tient de manière vigoureuse Adam dans sa main. Il ne le lâchera pas.
Viens, Seigneur, viens nous sauver
Le cri final rejoint notre prière. Viens Seigneur, nous arracher de toutes nos captivités, de tous nos manques de liberté, de toutes nos addictions. Viens nous arracher à nos ténèbres et à ceux de notre monde. Oui, viens Seigneur, viens nous sauver.