Annoncer sa vocation à sa famille
Quel impact ?
C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère… (Gn 2, 24). Cette parole de la Genèse est connue. Elle s’applique au mariage comme à toute forme de vie consacrée. Des parents savent que leurs enfants ne leur appartiennent pas et que les relations avec eux changeront avec le temps. Les enfants ont conscience qu’ils ne seront pas toujours en famille. Pourtant, devant la réalité d’un choix, comment réagit chacun ? Des parents devant une décision imprévue d’un enfant ? Des enfants devant des ruptures à vivre ?
Les réactions de parents sont souvent imprévisibles et surprenantes. Pourquoi ? Cela est difficile à dire. Sans doute, parce que nous sommes des êtres de chair et qu’une vocation sacerdotale ou religieuse bouleverse tous les repères habituels. Une mère catholique mettra parfois des années à accepter que sa fille ait choisi la vie contemplative. Un père incroyant peut être admiratif du choix que son fils fait en entrant au séminaire.
S’ouvrir à la vocation en famille
Témoignages de Florian Aubonnet : comment l’a t-il annoncé à ses parents ?
Quel chemin pour les parents d’une religieuse ?
À lire, à voir, à écouter
> La parole du Pape émérite Benoît XVIEn s’adressant aux parents de séminaristes, il leur rappelle qu’ils sont « impliqués dans l’aventure merveilleuse de leurs fils ».
> Parole d’Evêque : Mgr Eric de Moulins-Beaufort
> Que les parents osent communier à la joie de leurs enfants ! Extrait de l’homélie de Mgr Jérôme Beau, alors Evêque auxiliaire de Paris, à Notre-Dame de Paris, lors de la Journée Mondiale de Prière pour les vocations le 25 avril 2010
« Pour que la joie du ‘oui’ à Dieu puisse être entendue, ce bruit de la joie qui est le murmure fort, cette brise forte qui entraîne l’humanité : la joie de dire oui, la joie de la vie consacrée, la joie d’entendre l’appel (…) Prions pour que ce soit une joie pour les parents et les grands-parents ; et qu’aucun parent, particulièrement dans nos familles chrétiennes, ne mette un frein à la vocation de leurs enfants. Qu’ils osent communier à la joie de leurs enfants ! Qu’ils osent communier à ce désir profond qui est en eux ! Qu’ils osent ne pas éteindre le souffle d’une vie qui, en se donnant, veut s’épanouir dans un chemin qui peut être le chemin d’un vrai bonheur. N’éteignez pas le bonheur qu’ils souhaitent en éteignant, par crainte, la vocation à laquelle ils aspirent… »
Lorsque Dieu appelle un jeune homme ou une jeune fille à consacrer sa vie pour le Royaume, pourquoi cela bouleverse-t-il souvent sa famille ?
Voici quelques éléments de réponse
Un chemin imprévu…
L’appel de Dieu, en saisissant le cœur d’un jeune, l’attire hors des sentiers humains du mariage, d’un foyer, d’une carrière professionnelle, d’une certaine forme de présence au milieu des siens, et donc hors des projets plus ou moins conscients et avoués que des parents peuvent avoir pour leur enfant. Il peut leur être difficile de comprendre et d’accepter que celui-ci prenne un autre chemin de bonheur que celui qu’ils avaient choisi pour eux-mêmes.
Une mise en cause de la solidarité familiale
Une vocation met aussi en cause la solidarité de la famille. Si des parents ont plusieurs enfants, d’une certaine façon ceux-ci sont tous semblables : ils ont reçu la même éducation, sont nés de la même chair, ont vécu les mêmes histoires (en tout cas jusqu’à un certain âge)… Pourquoi l’un est-il appelé par Dieu ? La vocation fait ressortir fortement la différence de chacun. En ce sens, elle oblige un peu tous les membres de la famille à se demander ce qui les fait vivre et vers quoi ils vivent.
Un « terrain inconnu »…
A cela s’ajoute le fait que, bien souvent, l’univers du Séminaire ou de la vie religieuse – et l’aventure spirituelle qui y est vécue – est quelque chose d’inconnu pour une famille. On voit son fils ou sa fille prendre un chemin que l’on n’a pas choisi soi-même et dont on ignore tout ou presque.
…où les parents n’ont plus la maîtrise
Devant une vocation qui se révèle, les parents doivent également consentir à ne plus avoir la maîtrise de l’évolution de leur fils ou de leur fille. En effet, lorsqu’un jeune choisit de donner sa vie au Christ, l’Eglise devient son soutien, sa « nouvelle famille ». Les parents sont alors appelés à entrer dans une confiance à l’égard de Dieu, à l’égard de leur enfant et de l’institution d’Eglise concrète qui l’accueille. Cette confiance n’est pas nécessairement spontanée, a fortiori si la famille n’est pas pratiquante ; tout cela peut demander du temps. C’est généralement en voyant le bonheur de leur enfant que des parents finissent par apaiser leurs craintes et accepter sa vocation.
La question de la réussite
Enfin, une vocation peut être d’autant plus difficile à accepter dans une famille que le chemin du sacerdoce ou de la vie religieuse n’est pas reconnu dans la société actuelle ; il ne correspond pas au modèle de réussite que nous propose le monde : pensons, par exemple, au modèle du « jeune cadre dynamique ». Que veut dire réussir sa vie ? L’apparition d’une vocation dans une famille l’oblige ainsi à s’interroger sur ce qui rend vraiment heureux, et sur la manière dont elle propose aux enfants de réussir leur vie.
Le film : « Ma petite soeur »
A 21 ans, la sœur de la réalisatrice annonce à sa famille son entrée au monastère Notre-Dame de l’Assomption à Bet Gemal en Israël. Neuf ans plus tard, la famille rend visite à celle qu’on appelle à présent « Sœur Yohanan »…
Un film réalisé par cfrt.tv
Vocations, le magazine des amis et bienfaiteurs de l'Œuvre des vocations
En devenant donateur, vous recevrez le magazine Vocations et vous serez informés de la pastorale des vocations, des différents parcours vers le sacerdoce, ...
Et retrouvez les nouvelles des séminaristes d'Ile-de-France en vous abonnant à notre lettre d'informations
Inscrivez-vous à notre lettre pour recevoir les nouvelles des séminaristes et les enseignements de Carême et d'Avent.