Prêtre diocésain à Paris
LE CÉLIBAT DU PRÊTRE, GESTE PROPHETIQUE
Quand les nouveaux prêtres reçoivent le pain et le vin au coeur de leur ordination sacerdotale, l’évêque, en leur remettant ces matières de l’eucharistie, leur dit : « Recevez l’offrande du peuple saint pour la présenter à Dieu. Ayez conscience de ce que vous ferez, imitez dans votre vie ce que vous accomplirez par ces rites, et conformez-vous au mystère de la croix du Seigneur. »
Ces paroles n’expriment-elles pas au moins une haute convenance entre la présidence de l’eucharistie au nom du peuple de Dieu et le célibat ? Revenons à la source.
Le Jeudi saint, Jésus célèbre la sainte Cène avec ses disciples. Le lendemain, il offre sa vie sur la Croix. Les apôtres, tenant par grâce de Dieu la place du Christ Prêtre au milieu de l’Église naissante, célèbrent l’eucharistie, par la puissance de l’Esprit, fidèles au commandement et à la promesse du Christ : « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Puis, laissant tout pour suivre le Seigneur jusqu’au bout, ils l’imiteront dans le martyre. Les prêtres, collaborateurs des évêques eux-mêmes successeurs des apôtres, livrent eux aussi leur vie pour l’Église et pour Dieu, en leur faisant en Occident le don de leur célibat.
Le Christ, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême, jusqu’au sommet de l’amour. Par lui, avec lui, en lui, comme lui, les apôtres, les évêques, les prêtres choisissent librement de renoncer à un amour particulier et limité pour entrer dans la logique paradoxale de l’eucharistie. Amour universel et infini. L’offrande du peuple saint n’est autre que le don de notre vie au Père dans l’unique sacrifice du Fils. Le célibat n’est-il pas la plus belle manière d’imiter « dans notre vie ce que nous accomplissons par ces rites » ? Certes le monde a du mal à le comprendre ainsi ; cela restera toujours un geste prophétique. Il veut montrer Dieu qui a « tant aimé le monde ».
Actualités du Séminaire de Paris
- Vendredi 12 mai à 19h : Institutions de lecteurs et d’acolytes à Saint-Germain l’Auxerrois.
- Samedi 13 mai : tournoi de foot entre tous les séminaires de France, à Nantes.
- Samedi 24 juin à 9h30: Ordination de cinq nouveaux prêtres à Saint-Sulpice ; tous les
fidèles sont les bienvenus. - Pendant l’été les séminaristes ont dix semaines d’interruption : quatre ou cinq pour un service – beaucoup participent cet été aux Journées mondiales de la Jeunesse à Lisbonne –, quatre ou cinq pour se reposer, et une semaine de retraite
personnelle.
Le Service des Vocations de Paris
Abbé Bruno de Mas-Latrie, délégué diocésain aux vocations et responsable des équipes de discernement pour les hommes, équipes St Denys
Soeur Thérèse-Emmanuel, responsable des équipes de discernement féminines, équipes Sainte Geneviève
Laure de Torquat servicedesvocations@diocese-paris.net Tél. 01 78 91 91 64
NOUS AVONS UN TRÉSOR !
Celui qui l’a trouvé, nous dit Jésus, est comme ce négociant de perles fines qui accepte de tout vendre afin de posséder l’unique perle de grande valeur. Son prix est inestimable car, quand nous l’avons trouvé – souvent au terme d’une aventure éprouvante – nul ne peut nous le ravir. Il nous appartient pour l’éternité et nous pouvons sans cesse bénéficier de ses bienfaits. Le coffre de ce trésor, c’est notre vie intérieure, et la perle de grand prix, c’est l’Esprit Saint, Dieu lui-même qui a fait sa demeure en nous le jour de notre baptême. Quel trésor ! Dans la joie, l’angoisse, la peine ou le doute, je peux ouvrir mon trésor pour y retrouver Celui qui est le consolateur, le conseiller, le défenseur, celui-là même qui embrase le coeur de notre maître Jésus-Christ.
Cultivons notre vie intérieure, elle est la source de notre joie profonde et le lieu de notre repos.
Dieu nous y attend, désireux d’y vivre un échange d’amour, afin que notre joie soit parfaite !
Erwan Saint-Macary,
2e année de théologie
ME VOICI, JE SUIS VENU, MON DIEU, POUR FAIRE TA VOLONTÉ
Pourquoi suis-je entré au séminaire ? Parce que je pense que telle est la volonté de Dieu. Suis-je heureux au séminaire ?
Oui, car il n’y a pas de plus grand bonheur que d’essayer de faire la volonté de Dieu. Depuis le jour où j’ai compris cela il y a cinq années, ma vie s’est simplifiée car elle s’est tournée vers ce seul objectif.
Comme Pierre qui marche sur les eaux à l’écoute de la voix du Maître, des vents contraires se lèvent parfois et sèment la division dans mon coeur. Mais la formation au séminaire m’apprend à les déjouer et à unifier mon être – coeur, corps, tête – pour accueillir sans obstacle la volonté de mon créateur. Après six années, au jour de l’engagement décisif, je pourrai dire comme le Christ : « Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Tu n’as pas agréé les holocaustes ni les sacrifices pour le péché ; alors, j’ai dit : “Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté” » (He 10, 5-7).
Corentin David,
1ère année de théologie
L’OBÉISSANCE DE LA FOI
Cette année – ma septième au séminaire – est l’année « des thèses ». Cela signifie que je dois préparer quinze thèses, chacune étant une présentation d’un aspect de la foi chrétienne : la Trinité, l’Eucharistie, l’Église, etc. L’exercice est à la fois banal ; tout est dans le catéchisme , redoutable ; rendre raison du mystère, académique ; tous les séminaristes y passent, et personnel ; ce que j’expose, j’y crois. Il s’agit de se pénétrer de la foi de l’Église, pour en devenir le serviteur.
Cette préparation parfois fastidieuse me comble de joie.
Car, chers bienfaiteurs, je ne veux pas prêcher ma petite pensée, mais vous annoncer Jésus-Christ. Je vous l’assure, « malgré tous les mystères et toutes les merveilles que les saints docteurs ont découverts, ou que les saintes âmes ont pu contempler ici-bas, la plus grande partie en reste encore à dire et même à concevoir. Ce qui est dans le Christ est inépuisable ! » (Jean de la Croix).
Henri Godefroy
3e année de théologie
UNE OBÉISSANCE QUI REND LIBRE
Avant le séminaire, l’obéissance me faisait un peu peur. Étudiant puis jeune professionnel parisien, j’avais longtemps goûté à l’autonomie. Choix de cursus lors de mes études, choix de stages ou métiers auxquels postuler dans ma vie professionnelle, choix de destinations de voyage pour les vacances entre amis… Renoncer à cette liberté pour entrer dans un chemin d’obéissance à mes formateurs et mon évêque représentait un défi.
Rapidement, j’ai réalisé que ce chemin pouvait devenir la source d’une liberté plus grande que celle proposée par notre société. En offrant un éventail inédit de possibilités, la période actuelle incite en permanence à maximiser la satisfaction que nous retirons des choix qui se présentent à nous au quotidien. À l’inverse, ma situation de séminariste m’invite, pour les décisions qui jalonnent mon chemin vers le sacerdoce, à la confiance envers mes formateurs. En plus de simplifier grandement mon quotidien, cette confiance
m’encourage à lire dans leurs décisions pour moi le chemin indiqué par l’Esprit. Je peux ainsi témoigner que l’obéissance rend libre.
Pierre-Marie Baudry
1ère année de théologie
« Qu’est-ce qui m’aide le plus à reconnaître que c’est vraiment Dieu qui m’appelle, et que je n’écoute pas seulement ma subjectivité ? »
Vincent Avot, César Lesne, Jérôme Zéren et Timothée Croux, séminaristes, nous livrent leur réponse
ACCOMPAGNÉ ET CONSEILLÉ
Ce qui m’aide le plus à reconnaître l’appel de Dieu est la confirmation d’une tierce personne.
Quand je me suis posé la question du sacerdoce, j’ai parlé avec un prêtre dans le cadre de l’accompagnement spirituel pour lui dire : je sens que Dieu m’appelle dans le chemin du sacerdoce et je pense que c’est dans ce chemin que je serai épanoui.
Cet accompagnateur m’a confirmé qu’il y avait peut-être un appel de Dieu. Ainsi, je suis rentré au séminaire, et le discernement continue chaque jour. Par la prière, les activités pastorales, la vie communautaire et les études théologiques, je discerne l’appel de Dieu mais je ne suis pas seul !
Les formateurs du séminaire, les paroissiens que je côtoie, m’aident à discerner Sa volonté.
Vincent Avot
SE LAISSER REJOINDRE
Nous pouvons avoir tendance à opposer Dieu et notre subjectivité, comme s’Il était une sorte d’objet lointain.
Or, grâce à l’Incarnation de Jésus Christ, Dieu est venu habiter notre corps, notre âme, notre esprit et donc notre subjectivité. Quand Dieu nous parle, il le fait par la Bible, par la médiation de nos prochains mais aussi en nous faisant vibrer de l’intérieur, en touchant nos tripes, en nous habitant. Ainsi j’essaie de reconnaître si c’est Dieu qui me parle en venant rejoindre mes désirs les plus profonds et en les purifiant, ou si ce sont des envies où je mets Dieu de côté car je ne veux pas être dérangé. Etant assez intuitif, si je sens que quelque chose me trouble, cela me met la puce à l’oreille sur un éventuel rejet de Dieu. Au contraire, si je me sens apaisé et serein, j’y vois un premier fruit de l’Esprit Saint.
César Lesne
FAIRE MEMOIRE
Ce qui m’aide à me dire que c’est bien le Seigneur qui m’appelle, c’est d’abord le souvenir fort de ce que j’ai vécu spirituellement quand j’ai entendu l’appel de Dieu. Quand je me redis : « Mais quels films je me suis fait ! », je retourne au souvenir de cette expérience intérieure dont je ne peux pas douter, tellement elle a été puissante. Un autre élément qui m’aide, c’est de constater que je suis toujours déplacé dans la compréhension de ma vocation. Je vois bien que, tout au long de mon parcours, j’ai à m’en dessaisir, à être purifié de mes visions prédéfinies, et je crois que c’est un bon signe.
Ça se concrétise surtout dans la présence de ceux qui m’entourent : mon accompagnateur spirituel, les formateurs, mais aussi les frères de communauté qui m’entraînent vers l’avant.
Jérôme Zeren
UN FAISCEAU DE SIGNES
Confiance, lève-toi, il t’appelle ! (Mc 10,49) : ce verset, je le lis, je le médite et il me touche. Je sens que le Seigneur m’appelle à quelque chose de différent pour marcher à sa suite et ce n’est pas la première fois. Cela revient même de plus en plus souvent, dans des contextes différents. Mais je doute, pensant n’y voir qu’une idée inventée dans mon esprit et non un appel de Dieu. Et pourtant, après discernement, je décide de répondre favorablement. Dans mon histoire sainte, Dieu me parle à travers un faisceau de signes ; ce n’est pas un seul signe qui m’a convaincu de rentrer au séminaire, mais au contraire un ensemble de petits signes extérieurs et intérieurs qui forment un gros faisceau. Les nouveaux signes qui me confortent sur l’origine divine de l’appel sont les fruits intérieurs qui découlent de mon oui : la joie, la paix, le désir de toujours plus me donner pour Dieu et pour l’Église !
Timothée Croux
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