Mercredi 5 mars, mercredi des Cendres : je prends dès aujourd’hui deux décisions !

Pèlerins d’espérance, convertissons-nous !

Enseignement de Mgr Emmanuel Tois, évêque auxiliaire du diocèse de Paris et directeur de l’Œuvre des Vocations

Chers amis bonjour,

Je repense souvent aux paroles de ce prêtre, entendues lorsque j’étais séminariste, qui se réjouissait d’entrer en Carême. Moi qui ne voyais alors que ce que le Carême demande en termes d’effort, et qui me croyais incapable d’y trouver de la joie, je m’étonnais qu’on puisse être heureux d’entrer en Carême. C’était stupide car, nous savons bien qu’ « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. ». Nous le savons parce que le Christ l’a dit (cf. Ac, 20, 35), mais nous le savons aussi d’expérience, chaque fois que nous relisons les moments, de notre vie, de notre semaine, de notre journée, où nous avons été capables de nous donner.

Et bien, vivre la conversion du Carême, c’est se donner. Et se donner humblement, sans fanfaronner : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer » nous rappelle l’évangile de ce jour (Mt 6, 1). Voilà qui donne de la joie.

Je vous propose, dès aujourd’hui, sans attendre, de vous déterminer à la conversion par deux décisions. Oui dès maintenant. Vous savez bien qu’à mesure que le Carême se déroule, une certaine mollesse peut nous gagner. Ce qui nous fait dire : « je ne fais pas un bon Carême ». Puis : « Je n’ai pas fait un bon Carême ». Pour éviter que cette attitude s’installe en nous, mettons-nous en route dès aujourd’hui. Dans deux directions donc.

Je vous propose, d’abord, de demander au Seigneur la joie. La joie d’être en Carême. La joie de pouvoir, si j’y mets mon cœur et ma volonté, bénéficier d’un temps de conversion, d’un temps pour me donner. La joie du partage, la joie de la prière, la joie de l’effort de sobriété dans le jeûne. La joie, en fait, de ne pas rester centré sur moi-même mais d’être disponible : pour les autres, et pour Dieu.

Comment demander la joie ? En priant l’Esprit saint. La joie est l’un de ses fruits. Et avec elle, comme saint Paul le rappelle, l’amour, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi (Ga 5, 22). Pas mal, non ? Ensemble, prions l’Esprit saint pour que sa présence en nous, baptisés, confirmés, porte un fruit de joie.

Et comment demander la joie si je suis triste ? Si ma vie, comme cela arrive si souvent, comporte un lot considérable de souffrance ? Peut-être en acceptant, par un effort de la volonté, de poser un acte d’espérance qui me détourne de ce qui me fait souffrir, pour demander et espérer que le Seigneur puisse me donner de la joie, même dans mon marasme.

Oui, chers amis, chaque jour de ce Carême, demandons la joie. Chaque jour.

La deuxième décision que je vous propose de prendre dès aujourd’hui, c’est de vous associer au Jubilé proposé par le pape, comme l’Eglise le fait tous les vingt-cinq ans pour rendre grâce de l’Incarnation, c’est-à-dire du fait que Dieu ait pris notre condition humaine, pour l’en délivrer, du mal, de la souffrance et de la mort. J’y reviendrai en détail dimanche, mais déjà, passons un moment ces jours-ci à reposer un acte de foi dans le fait que celui que nous contemplions dans la crèche à Noël est le Verbe fait chair, Dieu fait homme, et Dieu fait homme pour libérer l’homme de ce qui le conduit à sa perte.

La démarche jubilaire comporte un fort aspect de conversion, ou plus exactement l’affirmation du désir de se convertir. C’est pourquoi me semble-t-il il est très heureux de la vivre en Carême. Nos diocèses proposent des lieux où accomplir cette démarche. Aujourd’hui, choisissons-en un, et posons dès maintenant une date, un jour où, c’est décidé, nous irons dans tel lieu jubilaire pour nous associer à la prière du saint-Père et de toute l’Eglise.

Je vous souhaite un saint et joyeux carême !