Entrer dans l’Avent avec les grandes Antiennes « Ô »
Chers amis bonjour,
« Ô Soleil levant, splendeur de justice et lumière éternelle, illumine ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, viens, Seigneur, viens nous sauver ! »
Le Soleil levant
En latin, l’antienne commence ainsi : « O oriens, splendor lucis aeternae, et sol iusticiae ». La référence au cantique de Zacharie que nous avions cité la semaine dernière est plus évidente. Jésus est en effet l’oriens, le soleil levant ou bien encore l’astre d’en haut qui vient nous visiter comme le chantait Zacharie « grâce à la tendresse à l’amour de notre Dieu […] pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. » (Lc 1, 78). Jésus est la lumière qui se lève dans les ténèbres. C’est la raison pour laquelle nos églises sont traditionnellement tournées vers l’Est. Ce n’est pas qu’elles regardent vers Jérusalem, mais c’est qu’elles regardent vers le Soleil qui vient, signe du Christ relevé d’entre les morts qui fait resplendir la justice de Dieu. Jésus est le « soleil invaincu » et nous célébrons au jour de Noël cette lumière que les ténèbres et l’ombre de la mort ne sauraient arrêter. C’est aussi la raison pour laquelle la tradition du calendrier a établi la fête de la Nativité le jour du 25 décembre. Cela ne correspond pas à la date anniversaire du Christ mais à la conscience que ce jour particulier, c’est-à-dire le solstice d’hiver, l’alternance des saisons nous parle de ce que Dieu fait. En ce jour, les ténèbres reculent, en ce jour, la lumière revient. Ce phénomène du cosmos et de la nature nous rappelle l’évènement plus fondateur et transformateur encore, celui de la Victoire du Christ sur les ténèbres et l’ombre de la mort.
Visiter l’ombre de la mort
L’antienne se poursuit en demandant l’illumination pour ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort. Dans la célébration du Triduum, c’est au Samedi Saint que se manifeste le sentiment que les ténèbres ont vaincu. Le corps du Sauveur est descendu au tombeau. En apparence, rien ne change. Les forces de l’injustice ont accompli leur ouvrage. De bien des manières, nous pouvons avoir l’impression que notre époque est rentrée dans une sorte de grand samedi saint. N’a-t-on jamais eu plus peur de notre avenir ? L’homme semble disparaître devant la machine, la spécificité sexuelle serait une manipulation de l’esprit, les peuples se déchirent et la guerre se déchaîne. La planète elle-même semble être en passe de disparaître. Tous ces maux écrasent de leur poids le devenir de chaque humain et nous avons le terrible sentiment de l’impuissance qui nous envahit. Pourtant dans ce monde en crise, c’est une attente qui se dévoile. Le Soleil levant, l’astre d’en haut vient nous visiter. Il est venu à Bethléem dans le foyer d’une étable. Il vient en chaque Eucharistie, dans l’humble condition de notre humanité blessée. Il reviendra dans la gloire pour réaliser toute justice.
Viens, Seigneur, viens nous sauver !
Le chant de ce soir, nous unit à l’espérance de Marie devant le corps humilié de son Fils. Toi qui viens habiter les ténèbres, l’ombre de la mort, viens. Viens, Seigneur au milieu de notre monde pour manifester ta puissance de vie. Viens, Seigneur, Viens nous sauver.