Entrer dans l’Avent avec les grandes Antiennes « Ô »
Chers amis bonjour,
« Ô Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi, tandis que les peuples t’appellent : Délivre-nous, ne tarde plus, viens, Seigneur, viens nous sauver ! »
Le Rameau de Jessé
Avec cette troisième antienne prononcée le 19 décembre, nous entrons dans le récit prophétique. Jésus y est désigné comme le Rameau de Jessé. Cette expression renvoie au prophète Isaïe. Le prophète se lamente des ennemis d’Israël. Ils se liguent contre lui et lui mène une guerre à mort. Il voit l’hypocrisie, la vénalité, l’injustice, la corruption atteindre le peuple lui-même. Qu’est-ce que Dieu va pouvoir faire pour ce peuple qui l’a délaissé ? Voici, au milieu de cette détresse, une espérance est annoncée ; un rejeton sortira de la souche de Jessé, c’est-à-dire un descendant de David surgira : « sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur » (Is 11, 2). Cette annonce messianique se réalise dans la personne de Jésus. C’est sur lui que repose l’Esprit du Seigneur comme le manifeste la descente de la colombe de l’Esprit au jour de son baptême au Jourdain.
L’étendard des nations
Dans l’antienne, le Rameau est aussi un étendard dressé à la face des nations. L’image est présente dans la suite de la vision du prophète : « Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure » (Is 11, 10). Dans la vision du prophète, le descendant de David rassemblera autour de lui les fils d’Israël dispersés par l’Exil. Il sera reconnu par les nations et par les peuples. Il n’y aura plus de jalousie au sein du peuple : « Éphraïm ne jalousera plus Juda, et Juda ne sera plus l’adversaire d’Éphraïm » (Is 11, 13). En étant élevé sur la croix, le Christ est devenu cet étendard qui apporte la paix. Saint Paul, dans sa lettre aux Éphésiens écrit : « C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine […] À partir des deux, le Juif et le païen, il a voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine. » (Ep 2, 14-16). Les rois sont muets devant lui dit l’antienne parce qu’ils sont stupéfaits devant l’œuvre divine : « il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles » chante la Vierge du Magnificat (cf. Lc 1, 52).
Jam noli tardare
Aussi chantons-nous avec les peuples notre désir que le Seigneur vienne. Jam noli tardare, « ne tarde plus, Seigneur », viens vite. Comme le psalmiste au début du psaume 69, repris comme introduction du premier office de la journée, nous demandons : « Dieu viens à mon aide, Seigneur hâte toi de me secourir ». Secours-nous Seigneur et donne-nous ta paix. La paix dans les foyers, la paix dans les familles, la paix entre les peuples, la paix entre les hommes, la paix pour le monde entier.
Amen.