Il se peut qu’à mesure que notre enfance s’éloigne, la joie que Noël apporte s’estompe. Parce qu’au fur et à mesure que nous grandissons nous voyons le monde en désarroi, nous voyons un monde habité par la souffrance, l’égoïsme, la guerre…. Au point que nous en venons parfois à nous demander si la joie que nous donnent ces magnifiques célébrations n’est pas factice, n’est pas qu’une parenthèse dans notre vie et que demain ce sera de nouveau : métro, boulot, dodo.
Chers amis, j’ai ce désir pour chacun de vous que ce soit Noël tous les jours. Pour cela, je vous propose de méditer cette phrase de l’Evangile de la Nativité, chez Saint Luc : « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. ».
Cela nécessite, tout d’abord, d’apprendre à contempler, à s’émerveiller. La réponse de Dieu à notre monde chaotique, ce n’est pas une solution toute faite, un plan Marshall, une théorie, « c’est un enfant qui nous est donné ». Ce n’est pas non plus un savant, un économiste visionnaire, ni même un politicien, c’est un enfant qui nous est donné. Pas un héros de légende, pas un athlète accompli, pas un surdoué. Un enfant ! Un nouveau-né. Il faut nous laisser toucher par Bethléem, lieu de la tendresse de Dieu pour chacun de nous. Voilà l’expérience qu’ont fait les bergers. Ils ont su s’émerveiller devant cet enfant et reconnaître Dieu parmi les hommes. C’est parce que nous nous laissons toucher et attendrir par le Seigneur que nous nous ouvrons vraiment à sa nouveauté mais aussi que nous pouvons le rencontrer en profondeur. Ce serait une faute de devenir habitué, blasé par cette fête de Noël. Il nous faut retrouver un émerveillement, qui nous fait contempler de nouveau, ce Dieu qui entre dans notre histoire, et qui nous redit que nous avons du prix à ses yeux. Comme un enfant, il ne demande qu’à être accueilli, à être nourri, à être aimé. Il ne demande qu’une chose : exister. Si vous ne le rejetez pas, si vous ne le regardez pas de l’air déçu de celui qui attendait « tout de même autre chose », il fera chez vous des merveilles. Il serait beau de vivre Noël, comme une nouvelle naissance, que ce soit dans vos relations, dans votre façon de vivre, dans votre vie spirituelle…. Comme dit Origène : « A quoi sert que le Christ soit né il y a si longtemps dans une étable s’il ne naît pas aujourd’hui dans ton cœur ? ».
Noël, c’est Dieu qui se met à notre disposition. En fait, il ne s’agit pas de rejoindre Noël, à tout prix, mais plutôt de laisser Noël nous rejoindre, de laisser Dieu nous rejoindre, d’accepter enfin que Dieu vienne au-devant de nous et qu’il accomplisse ses merveilles dans l’ordinaire de notre vie.
Je vous souhaite une belle et sainte fête de Noël, rendant grâce au Seigneur pour cette retraite vécue, en union de prière avec chacun de vous. Que cette fête de noël soit pour vous l’occasion d’entrer dans cette Espérance d’un Dieu qui nous aime profondément
Musique : Il est né le Divin Enfant · L’Accroche-Cœur, ensemble vocal Fribourg