Elle est née à Nanterre en 421 et morte à Paris le 3 janvier 502 et c’est le roi franc Clovis qui fit ériger la première église sur sa tombe. Puis un collège de clercs y fonda, au Moyen-âge, une abbaye. Au XVIIIe siècle, c’est Louis XV qui, guéri par son intercession, décida de faire construire par l’architecte Soufflot une nouvelle église, en action de grâce.
Une vierge consacrée à un ministère particulier
C’est à l’évêque Germain que Geneviève doit sa vocation de vierge consacrée. De passage à Nanterre pour aller combattre le pélagianisme en Grande Bretagne, l’évêque d’Auxerre discerna sa vocation à l’âge de huit ans et Geneviève fut consacrée à l’âge de vingt ans. Selon l’historien Michel Rouche, elle aurait exercé un ministère particulier comprenant un enseignement catéchétique, l’administration de baptêmes et l’onction de malades avec l’huile sainte. Elle aurait pratiqué par ailleurs un charisme d’exorciste à plusieurs reprises.
Une chrétienne engagée dans l’Église et la société de son époque
Geneviève est une femme d’action et d’autorité dont l’héroïsme a marqué l’histoire de France : grâce à la prière et au jeûne avec d’autres femmes, elle détourna loin de Lutèce l’armée des Huns dirigée par Attila.
Plus tard, lorsque Childéric, père de Clovis effectua pendant dix ans le blocus de Lutèce pour se débarrasser de son adversaire romain, elle organisa le ravitaillement en blé de la ville par voie fluviale depuis ses terres et en assura la distribution, pratiquant la charité à l’égard des plus pauvres.
Geneviève souhaitait réconcilier les barbares francs et wisigoths qui s’affrontaient au Ve siècle. Or, la conversion de Clovis à laquelle elle contribua, puis le baptême de ce dernier à la suite de sa victoire sur les Wisigoths, unifièrent le royaume et y ancrèrent la foi chrétienne. Elle fit également édifier une basilique en hommage à l’évêque saint Denis, martyrisé et persécuté au IIIe siècle. En y conduisant en pèlerinage des « énergumènes », elle réussit à les libérer de l’emprise du diable.
Des miracles nombreux
Geneviève n’a jamais été canonisée au sens juridique du terme, mais sa sainteté a été reconnue et célébrée en raison de nombreux miracles survenus de son vivant et après sa mort.
Rédigée dix-huit ans après sa mort en 520, la Vita ne lui attribue pas moins de 18 miracles au cours des 80 ans de son existence. Le premier concerne sa propre mère qu’elle guérit de la cécité, deux autres se situent entre son inhumation et la publication de la Vita. C’est en disciple de l’évangile, par la prière, le signe de croix et l’imposition des mains, l’eau et l’huile, qu’elle réalise ses miracles. Comme Jésus, elle guérit des aveugles, des paralysés, apaise une tornade. Aussi a-t-elle été honorée après sa mort d’un culte public qui ne fit qu’amplifier son rayonnement. Des malades atteints de fièvre trouvèrent la guérison sur sa tombe.
Longtemps après sa mort, un miracle éclatant, celui des Ardents en 1130, voit la guérison de 14 000 malades, victimes d’une épidémie due à l’ingestion d’ergot de seigle. C’est à partir de ce miracle que les processions à Paris autour de sa châsse devinrent régulières, pour faire cesser toutes sortes de catastrophes – pluies diluviennes, sécheresses – mais aussi pour obtenir diverses grâces – santé du roi ou d’un membre de sa famille, santé publique – ou encore pour défendre la religion.
On l’invoquait aussi également pour améliorer la vue, éloigner les démons et donner de la nourriture à ceux qui ont faim.