« Il faut savoir avant tout répondre à l’appel de Dieu ! La vocation, c’est d’abord être appelé. Celui qui trouve sa vocation n’est pas celui qui se donne à quelque chose ou à quelqu’un. C’est celui qui fait de sa vie une réponse à l’appel de Dieu. L’appelé est donc un homme décentré ; il n’est pas d’abord centré sur son bonheur et son épanouissement, même s’il va en résulter un épanouissement ou un bonheur. Mais c’est un homme qui met Dieu au centre et qui essaie de percevoir dans sa vie et dans l’histoire comment Dieu est présent, pour faire de sa vie une réponse à l’appel de Dieu. »
« Chacun de nous a un itinéraire, une histoire. Pour un étudiant ou un jeune professionnel qui se pose la question d’une vocation sacerdotale ou religieuse, il peut se demander comment le lieu du travail aura été une passerelle. C’est-à-dire : quelque chose aura été vécu dans ce lieu qui va permettre de se poser la question d’une vocation. »
« Beaucoup de jeunes professionnels s’ennuient dans leur travail, ce dont on ne peut pas se réjouir puisqu’ils peuvent voir la vie de prêtre ou la vocation de consacrés, religieux ou religieuses comme une sorte d’échappatoire. Ce qu’il faut voir davantage : ni dans le travail, ni dans les vies de consacrés et de prêtres, il n’y aura de perfection, au sens où le bonheur plénier ne se vivra que dans l’éternité. »
« Une vocation ne naît pas de nulle part, de rien. Les étudiants ou jeunes professionnels que je reçois ont vécu des engagements qui ont permis à l’appel de Dieu de prendre forme dans leur vie. Pour ceux qui sont appelés à être prêtres, consacrés, religieux ou religieuses, ce lieu de travail devient décisif. A la fois comme un lieu d’expérience – leur vie de prêtre ou de consacré en sera habitée –, mais aussi comme le lieu où, à un moment donné, l’appel de Dieu aura pris forme. Ces lieux de travail sont donc des lieux décisifs, là où des appels vont naître, pas simplement dans des églises. »
« Les jeunes adultes parlent beaucoup aujourd’hui en faisant des cloisonnements. Dès le collège, on parle de ses ‘activités’, puis de son ‘travail’. Comme jeune adulte, on parle de sa ‘vie professionnelle’, de sa ‘vie amoureuse’, de sa ‘vie de loisirs’. Tous ces cloisonnements sont malheureux car notre vie n’est pas cloisonnée ! Ce que nous recherchons, c’est cette unité. Celui qui donne du sens à sa vie, c’est celui qui perçoit une certaine unité dans ce qu’il vit. »
Père Nicolas Delafon, prêtre du diocèse de Paris – Extraits audio de l’émission « La voix est libre » diffusée sur Radio Notre Dame