Un jour, tôt le matin, avec une poignée de camarades, je participais à la messe dans le pensionnat où je vécus de la seconde à la terminale.
J’étais encore pleine du sommeil de la nuit et j’écoutais d’une oreille distraite les mots du vieil aumônier. C’est alors que, d’un seul coup, je fus inondée des flots de la tendresse de Jésus. Je ne sais comment traduire avec la plume l’expérience de l’Amour de Jésus que je fis en un instant… En cette minute, je compris comme une évidence que le Seigneur me demandait d’être toute à Lui.
Profondément bouleversée de ce qui venait de se passer, je me demandais ce que je devais faire avec ce feu dans le cœur et, n’ayant pour le moment aucune idée sur le sujet, je gardais dans le silence ce secret.
Des années plus tard, après bien des péripéties et une infinie soif de Dieu au cœur, animée du vif désir de me conformer totalement au projet de Dieu dans ma vie, je passais à Lourdes cinq jours dans la solitude. Je mendiais la lumière pour éclairer ma route : « Seigneur, où m’attends-tu ? ». Il me vint alors ceci au-dedans de moi : « Tu devrais aller voir l’Annonciade ! » Envisageant plutôt le Carmel, cette invitation intime tombait comme un cheveu sur la soupe… J’avais découvert des années auparavant la vie de sainte Jeanne de France, notre fondatrice, par sa prière : « O Marie, Vierge et Mère de Jésus, donnez-moi de penser, de dire et de faire ce qui plaît le plus à Dieu et à vous-même ! » Mais l’Ordre m’était totalement inconnu, alors je n’étais pas allée voir ! Avec ce doux rayon qui illuminait d’un seul coup ma route, je vins frapper à la porte du monastère de Thiais. Une sœur tout sourire me dit que la vocation d’une Annonciade était de faire la joie de Dieu en imitant La Vierge Marie : j’ai tout de suite compris que j’étais arrivée là où le Seigneur m’attendait !
J’ai, depuis ce temps, l’infini bonheur d’être épouse de Jésus qui est toute bonté, toute tendresse, toute joie, tout bien et encore bien plus que cela.
Ma vocation ? Le Seigneur me demande de m’occuper uniquement de l’aimer, cherchant ainsi uniquement le Royaume de Dieu en portant dans ma quête toute la famille humaine sans oublier personne !
Tout cela en imitant Marie : oui, reprenant la phrase de sainte Thérèse de l’Enfant- Jésus et me l’appropriant, je peux m’écrier « Ma vocation je l’ai trouvée : dans le cœur de l’Église ma mère, je serai Marie ! Alléluia ! Magnificat ! »
Sœur Marie de l’Annonciation OVM www.annonciade.info