Vous qui êtes au commencement de votre vie d’adulte, les questions que vous vous posez sont nombreuses, et d’inégale profondeur. Que ferai-je plus tard ? Quel métier choisir ? Suis-je fait pour le mariage ou pour une forme de vie consacrée ? Où et comment servirai-je le mieux, me donnerai-je le plus ? Où Dieu, mon créateur qui me connaît mieux que personne, me voit-il, lui ? Que me demande-t-il ?
Pour répondre à ces questions, vous disposez de votre intelligence éclairée par votre foi, de votre capacité à capter dans la prière les indications qui vous aideront : ce qu’on vous dit, vos goûts et vos dons, telle ou telle parole de l’Évangile, les appels que vous avez entendus, les joies ou les peines qui sont les vôtres quand vous pensez à telle ou telle forme de vie et de don, etc. Mais comment s’assurer de tout cela, comment échapper à l’illusion ou au mirage ?
C’est l’Eglise qui vous enfante
L’Église propose – c’est sa pratique bimillénaire – son aide fraternelle par l’accompagnement spirituel qu’elle confie la plupart du temps à des prêtres, mais aussi à des diacres, à des religieux, religieuses et laïcs.
Il s’agit d’abord d’une écoute gratuite, bienveillante, attentive, fraternelle, vous permettant de dire devant Dieu et en confiance, dans la confidentialité absolue, votre désir, vos questions, vos idées-forces, vos joies et vos peines. L’accompagnateur vous offre une présence fidèle, disponible, une mémoire aussi. Elles attestent de la fidélité même de Dieu et de sa bonté, de sa compréhension, de sa miséricorde, de sa vérité, de sa paternelle présence.
L’accompagnement est une aide à entendre, à comprendre, à goûter les signes de la volonté de Dieu ; c’est aussi une aide pour en tenir compte, pour faire cette volonté et y trouver la joie. L’accompagnateur vous aidera à nommer ce que vous pressentez et n’arrivez pas toujours à formuler. Il vous demandera parfois d’expliciter, de répéter ou d’expliquer ce que vous avez dit, pour lui permettre d’aller plus loin ou de voir plus clair. L’Église du Christ vous a enfanté à la foi, comme elle a aussi enfanté votre accompagnateur, et elle vous entoure de sa prière et de son attention. Terminons par un conseil. L’accompagnement ne doit jamais vous dispenser d’exercer et de déployer votre liberté, de faire des choix. Il doit vous encourager à engager votre liberté, que ce soit dans des choix quotidiens ou dans des choix d’orientation de vie.
Mgr Eric Aumonier, Evêque émerite de Versailles