Retraite de carême de Mgr Emmanuel Tois
Après avoir prédit sa mort à ses disciples, il leur a manifesté sa splendeur sur la montagne sainte en présence de Moïse et d’Elie.
Chers amis bonjour,
Nous sommes entrés vendredi dans la contemplation de la Transfiguration en méditant l’oraison de la messe du deuxième dimanche de Carême qui invitait à écouter la parole de Dieu. Et pour goûter la joie de ce dimanche, nous y demeurons ce matin et mercredi prochain en méditant la préface de la messe de dimanche dernier.
Jésus, qui a déjà annoncé sa Passion à ses disciples une première fois, manifeste sa splendeur, dit la préface. Il donne à entrevoir ce qui adviendra après, ce sur quoi la Passion débouchera.
Oserai-je, après seulement douze jours de Carême, vous proposer d’entrevoir déjà la lumière de Pâques ? Bien sûr que oui, en particulier pour toi qui en as déjà assez de ce Carême, ou pour toi, qui n’a pas vraiment commencé à organiser ton temps pour essayer de t’approcher du Christ.
Entrevoir la lumière de Pâques, comme les disciples ont entrevu Jésus glorifié alors que ce dernier montait à Jérusalem pour y être crucifié, c’est se mettre en route avec Lui en se déterminant à entrer dans ce qu’il nous promet : la vie.
Entrevoir la lumière de Pâques, c’est surtout comprendre que la lumière du Transfiguré, et celle, à venir, du Ressuscité, sont pour nous, et pour nous dès maintenant. Elle est transfigurée, elle vit déjà la Résurrection celle qui, ces jours-ci, a partagé de son pain, de son temps, de son argent avec quelqu’un qui en avait besoin. Il est transfiguré, il vit déjà la Résurrection celui qui, parfois au prix de rudes efforts, s’est déterminé depuis peu à passer un temps substantiel avec le Seigneur dans la prière. Ils sont transfigurés, ils vivent déjà la Résurrection ceux qui ont pris un temps substantiel de jeûne le mercredi des cendres ou après et ont, déjà, goûté le fruit de purification que cela leur procure. Et tous sont heureux, de ces chemins de Carême qui, dès maintenant, débouchent sur la lumière de Pâques. Le Carême est un chemin de joie. Il n’est jamais trop tard pour l’emprunter. En route, mettons-nous y.
Mes amis, avec ce choral de Bach, intitulé « Nous te remercions, Seigneur Jésus-Christ », rendons grâce au Seigneur d’entrevoir, déjà, ce à quoi le Carême nous mène, d’entrevoir, déjà, le salut que Jésus veut pour nous.
Que Dieu vous garde sur sa route.
Jean-Sébastien Bach, choral de Carême de l’Orgelbüchlein, BWV 623 : Wir danken dir, Herr Jesu Christ, partie jouée à l’orgue